Selon
la dernière estimation mondiale de l’incidence du
travail des enfants effectuée par l’Organisation
Internationale du Travail (OIT, 2002), un peu plus
de 17 millions d’enfants de 5 à 14 ans travaillent
dans les régions Amérique Latine et Caraïbes, soit
16% de cette classe d’âge. Ce taux est nettement
inférieur à celui de l’Afrique Subsaharienne (29%),
mais il est comparable à celui de l’Asie (19%) et de
l’Afrique du Nord et du Moyen Orient (15%). Il est
environ deux fois plus élevé dans la classe d’âge
des 10-14 ans (21.5%) que dans celle des 5-9 ans
(10.6%). Ce nombre atteint 18 à 20 millions si on y
inclut les enfants de moins de 10 ans qui peinent
dans les mines boliviennes ou colombiennes, qui
vendent des cigarettes ou des friandises aux
carrefours des rues de Rio de Janeiro, de Lima, de
Mexico ou de Caracas, ou qui travaillent dans les
campagnes.
Étant donné la configuration géographique et
économique de l'Amérique Latine, un grand nombre
d'enfants sont des travailleurs agricoles, ils
aident couramment leurs parents à cultiver les
champs (dès cinq ou six ans) et à vendre sur les
marchés. Sur tout le continent, des enfants sont
présents dans les plantations de canne a sucre,
d'hévéas, de tabac ou de café, et dans les grands
vergers tournés vers l'exportation. En République
dominicaine, de jeunes ouvriers agricoles sont même
" importés " d'Haïti. En Colombie, la culture de
fleurs pour l'exportation, qui s'est développée dans
les années quatre-vingt-dix, emploierait également
des enfants. Cela est cependant beaucoup plus
souvent le cas pour les garçons que pour les filles.
En Colombie et, plus
encore, au Venezuela, celles-ci sont presque toutes
employées dans l’industrie manufacturière, tandis
qu’entre un quart et la moitié des garçons sont
employés dans la construction. Dans le secteur
tertiaire, environ les trois quart des enfants (un
peu plus pour les filles et un peu moins pour les
garçons) travaillent dans le commerce ou
l’hôtellerie et le quart restant travaille dans les
services aux personnes.
En Colombie, les
estimations varient entre 800 000 enfants actifs et
2 à 3 millions (ONG et syndicats locaux). Ils
seraient plus de 3 millions au Pérou et 2,5 millions
au Guatemala selon des estimations nationales, et en
Équateur, leur nombre serait compris entre 500 000
(selon le recensement) et 1 million (selon
l'UNICEF).
Au Brésil, les enfants sont employés dans les fours
à charbon de bois, sur des sites disséminés dans la
forêt brésilienne. Souvent dans un état de
malnutrition avancé, ils sont obligés de travailler
12 par jour.
L'Amérique latine est un des continents les plus
urbanisés au monde (75 % de la population est
urbaine) et I'UNICEF estime qu'au moins 15 millions
d'enfants vivent de façon permanente dans les rues
des villes, où ils ont investi toutes sortes de
métiers (vendeurs de fruits et de journaux, cireurs
de chaussures, laveurs de voitures notamment) et
trouvé refuge dans des squats, des sous-sols ou des
friches urbaines.
Une partie des enfants issus de l'exode rural sont
placer comme domestiques dans les maisons aisées des
grandes villes, où, selon le BIT, le salaire n'est
souvent constitué que du lit et de la nourriture. Au
Venezuela, 60 % des fillettes actives du pays sont
domestiques. Au Pérou, des témoignages font état de
petites domestiques obligées de travailler dès le
lever du jour et souvent abusées sexuellement par
les employeurs.
Quelques exemples
supplémentaires :
- Plus de 2 000 enfants sont employés au El Salvador
dans des fabriques d'allumettes ou de feux
d'artifice, ils se livrent à des activités allant du
mixage au remplissage de la poudre et autres
produits chimiques pour les pétards.
- Les enfants chiffonniers du Brésil et de Colombie
- Fabrication de robes de mariées ou de soirées que
les jeunes filles et femmes occidentales portent
peuvent avoir été fabriques par des petites mains de
fillettes payées 18 € la semaine au Honduras.
- Les "enfants taupes"(surnommés ainsi parce qu'ils
rampent dans des boyaux très étroits et
insuffisamment éclairés) sont employés dans les
mines de charbon en Colombie. Ils transportent de
lourdes charges dans des conditions de sécurité
inexistantes
- Dans les champs de chercheurs d'or, dans les
forêts du Pérou et du Brésil, les enfants doivent
faire la cuisine pour ces aventuriers, subissent
leurs brutalités et leurs violences sexuelles, et
sont parfois abattus s'ils tentent de s'évader.
minorités ethniques
ou de groupes d’immigrants, comme les communautés
tsiganes et albanaises nombreuses en Grèce.
Voir aussi :
Les enfants taupes de Colombie
Rappel de la
réglementation
Difficile de
faire le point sur ce sujet tant les
situations sont différentes d'un pays à
l'autre.
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