Cette année encore, l’Onusida
a remis son rapport sur l’épidémie de sida dans le monde. Sa
lecture commence par des chiffres, des chiffres si
importants qu’ils parviennent presque à faire disparaître ce
qu’ils signifient pour les personnes touchées par le
VIH/sida en terme de difficultés quotidiennes, de
souffrances, de vies broyées.
En 2012, ce sont ainsi 2,7 millions de personnes qui ont été
infectées par le VIH dans le monde. Dans le même temps, 2
millions en sont mortes, ce qui porte la population des
personnes vivant avec le VIH/sida dans le monde à 33
millions de personnes.
 |
La
situation dans le monde : |
67 % des personnes séropositives vivent en Afrique
subsaharienne, soit 22 millions. En 2011, dans cette région,
1,5 million de personnes sont mortes du sida.
A l’échelle mondiale, les femmes représentent la moitié de
toutes les infections à VIH — ce pourcentage reste stable
depuis plusieurs années.
On estime que 370 000 enfants (de moins de 15 ans)
ont été infectés par le VIH en 2011. Le nombre total
d’enfants vivant avec le VIH a passé de 1,6 million en 2001
à 2 millions en 2011. Près de 90% d’entre eux vivent en
Afrique subsaharienne.
Pour les personnes les plus
exposées au risque, on relève depuis 2005 une multiplication
par trois des activités de prévention axées sur les
professionnel(le)s du sexe, les hommes qui ont des rapports
sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues
injectables.
La discrimination reste un obstacle à l’accès aux services
de prévention pour les populations les plus exposées au
risque, et inversement, les pays qui protègent ces
populations de la discrimination parviennent à toucher une
plus grande proportion d’entre elles.
Le nombre de nouvelles infections à VIH devance toujours les
progrès réalisés dans le nombre des traitements—pour deux
personnes placées sous antirétroviraux, cinq autres
contractent une nouvelle infection.
 |
La
situation en France : |
Le sida est bien un miroir
des inégalités. En France aussi, être séropositif va souvent
de paire avec la précarité sociale et économique. Ainsi,
plus du quart des personnes vivant avec le VIH/sida ont une
invalidité reconnue ouvrant droit à des prestations,
principalement à l’allocation aux adultes handicapés.
Nombreuses sont celles qui n’ont pas de logement stable.
Dans notre pays, environ 150 000 personnes sont
séropositives au VIH et 27 000 vivent avec le sida. Chaque
année, 6 à 7 000 personnes découvrent leur séropositivité.
Près d’un tiers d’entre elles sont des homosexuels.
 |
La
situation en Afrique : |
Afrique: les jeunes décimés :
Le sida menace l’avenir des jeunes
générations en Afrique. C’est ce que met en
évidence un rapport que l’UNICEF vient de
rendre public. L’organisation appelle les
responsables politiques à s’engager dans une
" véritable guerre " contre l’épidémie.
Des chiffres
effroyables :
Dans le monde, 6 jeunes de moins de 25 ans
contaminés chaque minute. Lorsque vous
terminé la lecture de cette page, six jeunes
de moins de 25 ans à travers le monde auront
contracté le virus du sida, la plupart
d’entre eux en Afrique. Les jeunes de 15 à
25 ans représentent déjà aujourd’hui un
tiers des séropositifs de la planète, soit
dix millions de personnes. Parmi les
victimes de la pandémie, on peut ajouter les
dix millions d’orphelins du sida qui doivent
vivre seuls parce que leurs parents ont
succombé au virus.
Les enfants
première victime :
L’Afrique, et particulièrement le sud-est du
continent affichent les chiffres les plus
terribles. Au Botswana, dans la tranche
d’âge 15 à 24 ans, une jeune femme sur trois
et un jeune homme sur sept sont infectés par
le VIH. En Afrique du Sud, au Lesotho et au
Zimbabwe, une jeune femme sur quatre et un
jeune homme sur dix sont contaminés.
Parmi les conséquences de l’épidémie,
l’UNICEF remarque que l’avenir des enfants
est hypothéqué en Afrique subsaharienne.
L’an dernier, 860 000 enfants ont été privés
de leurs enseignants, morts du sida. Une
conséquence d’autant plus dramatique de
l’épidémie que c’est par le biais de
l’éducation que doivent passer les messages
d’information et de prévention.
Un effort
d'éducation :
L’UNICEF préconise en effet une réponse
forte en matière d’éducation. Ce que
l’organisation appelle un " processus suivi
d’éducation ". En clair, les enfants doivent
être informés dès le plus jeune âge des
modes de transmission de la maladie et de
ses conséquences avec des mots qu’ils sont
en mesure de comprendre. Ces informations
doivent ensuite être répétées au fil des
années, pour que les " enfants les
assimilent peu à peu tout en grandissant ".
D’après les études publiées, le risque de
transmission du sida de la mère à l’enfant
est de mieux en mieux compris. Une enquête
conduite dans 18 pays touchés fortement par
l’épidémie montre que dans 15 de ces pays de
60 à 96 % des femmes enceintes connaissent
les mesures à prendre si elles sont
séropositives.
Le constat que dresse l’UNICEF est plus
qu’alarmant. Les responsables politiques
sont sommés de mettre en œuvre toutes les
mesures nécessaires pour éviter la
propagation du virus aux jeunes générations.
L’UNICEF entend d’ailleurs porter la
question devant le Conseil de sécurité de
l’ONU estimant que le sida menace la
sécurité nationale et la stabilité en
Afrique.
L’exploitation sexuelle des enfants vecteur
de la propagation du VIH/SIDA :
Le lien entre la propagation du VIH/SIDA et
l’exploitation sexuelle des enfants
constitue l’un des aspects les plus
troublants et les plus complexes de cette
épidémie. Qu’il s’agisse des mythes sur les
vertus curatives des rapports sexuels avec
de toutes jeunes filles ou d’attitudes macho
prônant un comportement sexuel violent
envers les femmes et les filles, la relation
entre les abus sexuels sur les enfants et la
propagation du VIH/SIDA est claire.
Les enfants sont entraînés de force dans le
commerce du sexe (on estime leur nombre à un
million chaque année). Ce sont eux qui
risquent le plus de contracter et de
propager le VIH/SIDA. Il est impératif de
prendre des initiatives visant à s’attaquer
directement à des comportements sexuels
jusqu’à présent plus ou moins tolérés. tout
en mettant les enfants à l’abri du commerce
du sexe.
C'est en tout cas ce qu'il faudra tenter
d'imposer lors du deuxième Congrès mondial
contre l’exploitation sexuelle des enfants à
des fins commerciales, qui se tiendra du 17
au 20 décembre à Yokohama (Japon) et qui est
organisé par l’UNICEF, ECPAT International,
le groupe des ONG pour la Convention
relative aux droits de l’enfant et le
Gouvernement japonais. Les travaux de
recherche et les réunions préparatoires ont
montré qu’il fallait non seulement protéger
les enfants victimes de l’exploitation
sexuelle à des fins commerciales mais aussi
réduire la demande chez les auteurs de ces
sévices, des hommes le plus souvent.
Contrairement à ce que l’on croit
généralement, les études montrent que la
majorité des exploiteurs sexuels ne
correspondent pas au profil classique du
pédophile. Ce sont souvent des hommes qui
fréquentent des prostitué(e)s et qui par
machisme ou indifférence choisissent des
enfants de plus en plus jeunes comme
partenaires sexuels.
Si, dans certaines régions du monde (surtout
en Asie et en Afrique), les filles très
jeunes sont particulièrement prisées, c’est
parce que les questions de transmission du
VIH/SIDA se heurtent à l’ignorance de la
population et que les mythes sur les vertus
curatives de la virginité abondent. En
réalité, les enfants sont par nature plus
vulnérables aux lésions, infections et
maladies et ils sont rarement en mesure
d’exiger des rapports protégés ou de
repousser un agresseur violent. Dans
certains des pays les plus durement touchés,
le taux d’infection chez les adolescentes
est cinq à six fois plus élevé que chez les
adolescents. On estime à 13 millions le
nombre de jeunes de 15 à 24 ans qui vivent
avec le VIH/SIDA et plus de
Les
orphelins du SIDA :
Lors d’une
réunion préparatoire du Congrès de Yokohama
qui s’est tenue récemment à Rabat (Maroc),
les délégués africains ont mis en évidence
un autre lien entre le VIH/SIDA et
l’exploitation sexuelle des enfants. En
Afrique subsaharienne, cette maladie a fait
périr les parents de douze millions
d’enfants. Il est prévu que ce chiffre
double au minimum au cours de la prochaine
décennie.
Ces
orphelins se retrouvent entraînés vers le
commerce du sexe. Non seulement ils ont
perdu leurs parents, mais ils vivent dans
une pauvreté encore plus grande, sans
possibilité de scolarisation, et ils sont
recrutés pour faire le trottoir ou pour le
travail forcé. Ces facteurs accroissent leur
vulnérabilité dans des proportions
considérables. L’UNICEF s’efforce de
protéger les enfants qui sont les plus
exposés. Au Rwanda, l’institution donne aux
familles dirigées par des enfants des
fournitures scolaires afin qu’ils puissent
continuer l’école. En Haïti, elle encourage
la formation d’éducateurs du même âge pour
aider les jeunes à comprendre les risques
associés à certains comportements. A
Madagascar et au Zimbabwe, elle intervient
dans des centres spéciaux pour femmes et
enfants battus où l’on propose des
informations sur le SIDA. En Ukraine, le
pays d’Europe où la propagation du VIH/SIDA
est la plus rapide et où la grande majorité
des toxicomanes sont encore adolescents,
l’UNICEF a établi des centres d’information
pour la jeunesse ainsi qu’un numéro
d’assistance.
 |
Repères
:
|
Situation dans le monde en
2015 (*) :
17 millions de personnes avaient accès à la
thérapie antirétrovirale
36,7 millions de personnes vivaient avec le
VIH
2,1 millions de personnes ont été
nouvellement infectées par le VIH
1,1 million de personnes sont décédées de
maladies liées au sida
78 millions de personnes ont été infectées
par le VIH depuis le début de l'épidémie
35 millions de personnes sont décédées de
maladies liées au sida depuis le début de
l'épidémie
dont :
Afrique
subsaharienne :
1,4 millions de
nouvelles contaminations
22 millions de
séropositifs (soit 67 % du total mondial)
1,5 millions de morts
du sida
Europe Orientale et
Asie Centrale :
110 000 nouvelles
contaminations
1,5 millions de
séropositifs
58 000 morts du sida
Asie du sud et
sud-est :
330 000 nouvelles
contaminations
4,2 millions de
séropositifs
340 000 morts du sida
L’épidémie en France :
6 300 découvertes de séropositivité en 2015
25 % des découvertes de séropositivité correspondent à des
contaminations datant de moins de 6 mois
Les rapports hétérosexuels représentent la moitié des
découvertes de séropositivité en 2015 et concernent pour
moitié des personnes d’Afrique subsaharienne
Les homosexuels masculins représentent 29 % des découvertes
de séropositivité.
(*) source
ONUSIDA
 |
Cartes
: |
Situation dans le
monde

Situation dans les
pays en développement

Situation en
Afrique

|