Les mines antipersonnel
et autres restes explosifs de guerre continuent à
représenter une menace, à mutiler et à tuer sans
discrimination bien après la fin des hostilités. Elles sont
en outre un obstacle à la reconstruction et à la relance
économique après conflit. Les mines ont pour particularité
de causer des blessures graves, notamment l’amputation d’un
ou de plusieurs membres, et de toucher, la plupart du temps,
les populations civiles. Handicapés à vie, les survivants de
ces engins ont besoin d’une assistance à long terme.
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Un
danger permanent
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Aujourd'hui,
selon les sources disponibles, de 60 à 100
millions de mines antipersonnel actives
resteraient enfouies dans le sol d'environ
soixante pays. Une trentaine de pays sont
particulièrement pollués, citons parmi eux
l'Afghanistan, l'Angola, le Cambodge, le
Kurdistan irakien, le Mozambique, le Rwanda,
la Bosnie, la Croatie et maintenant le
Kosovo. Détournées de leur objectif tactique
initial de défense, les mines ont été
utilisées massivement, de façon anarchique,
posées manuellement ou disséminées par obus,
par avion ou par hélicoptère sans aucune
considération pour les populations civiles,
parfois même pour les terroriser et les
forcer à fuir. Unique en son genre, cette
arme continue la guerre après la guerre,
déclenchée au hasard, par la victime
elle-même, des années voire des dizaines
d'années après la fin des conflits. Les
cambodgiens les appellent les "sentinelles
éternelles".
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Les
enfants premières victimes :
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De nombreuses
victimes meurent sur place en se vidant de
leur sang ou en attendant un moyen de
transport vers un centre médical. Le plus
souvent, celles qui survivent à l'explosion
doivent subir une amputation et effectuer un
long séjour à l'hôpital dans
d'insupportables souffrances. Elles vivent
ensuite une douloureuse période de
réadaptation fonctionnelle, en plus du
traumatisme psychologique lié à
l'amputation. Au Cambodge plus de 30.000
personnes ont été amputées après avoir été
fauchées par une mine. En Angola, elles sont
entre 40 et 70.000 selon les estimations.
Des familles entières réduites à la misère
lorsque le chef de famille, mutilé par une
mine, ne peut plus travailler et assurer la
survie quotidienne de ses proches. 8 à 10
000 enfants sont victimes chaque année des
mines antipersonnel.
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500 nouvelles victimes chaque jour : |
La présence
des mines et la menace qui pèse sur les
populations rendent inexploitables des
terres agricoles indispensables à
l'équilibre économique de communauté souvent
très pauvres. Elles empêchent les réfugiés
qui rentrent dans leur pays, souvent détruit
par la guerre, de se réinstaller en toute
sécurité et de reconstruire leur vie. Le
redémarrage économique de certaines régions
es ainsi fortement hypothéqué, malgré le
retour de la paix. Certaines zones sont
condamnées à l'exode des populations et à la
désertification. Des ordres de grandeur
terrifiants :
Chaque année, 15 à 30 000 personnes sont
mutilées par une mine, soit une moyenne de
500 nouveaux blessés chaque semaine, ou
encore une personne mutilée toutes les 20
minutes. Au cours des 25 dernières années,
les mines antipersonnel pourraient avoir
fait plus d'un million de victimes tuées ou
mutilées. Enfin, sachez qu'il faudrait
aujourd'hui 1000 ans pour débarrasser la
planète de toutes les mines et si, bien sûr,
l'homme arrêtait d'en poser de nouvelles.
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Carte des pays pollués par les mines antipersonnel
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Soit 76 pays et 6
territoires disputés qui sont pollués par
des mines antipersonnel (mars 2016) :
Abkhazie, Afghanistan, Allemagne,
Algérie, Angola, Arménie, Azerbaïdjan,
Belarus*, Bhoutan, Bosnie-Herzégovine,
Burundi, Cambodge, Chili, Chine, Chypre,
Colombie, Corée du Nord, Corée du Sud,
Croatie, Cuba, Djibouti, Égypte, Équateur,
Érythrée, Éthiopie, Finlande*, Géorgie,
Grèce, Guinée-Bissau, Honduras*, Îles
Malouines, Inde, Irak, Iran, Israël,
Kirghizistan, Kosovo, Koweït*, Laos,
Liban, Libye, Mali, Maroc, Sahara
occidental, Mauritanie, Moldavie,
Monténégro, Mozambique, Myanmar (Birmanie),
Nagorno-Karabakh, Namibie, Népal,
Niger, Oman, Ouganda, Ouzbékistan, Pakistan,
Palau, Pérou, Philippines, Pologne*,
République démocratique du Congo, Russie,
Sénégal, Serbie, Somalie, Somaliland,
Soudan, Soudan du Sud, Sri Lanka, Syrie,
Tadjikistan, Taiwan, Tchad, Territoires
palestiniens, Thaïlande, Tunisie*,
Turquie, Ukraine*, Venezuela, Vietnam,
Yémen, Zimbabwe.
* : pays connaissant
des problèmes résiduels.
En italique : les
territoires.
(Source : rapport
de l'observatoire des mines)
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