La
maltraitance à enfant n'est pas un phénomène
récent, même si, aujourd'hui, on
en parle plus. C'est la prise de
conscience de ce problème, le déliement des
langues, la médiatisation de certaines
affaires et l'élaboration de textes
législatifs (convention des droits de
l'enfant par exemple) qui ont transformé
notre perception de cette forme de violence
à enfant.
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Les
différentes formes de maltraitance :
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En ce
qui concerne les différentes formes de
violences commises à l'égard des enfants il
faut attendre le sommet de Stockholm, en
août 1996, pour arriver, après bien des
heures de débats, à en distinguer très
clairement trois sortes :
1) Les
violences physiques
2) Les violences sexuelles
3) Les violences psychologiques
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Les
violences physiques :
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De toutes les
formes de violence, les violences physiques
sont celles qui se voit. Elles sont donc
plus repérables, plus mesurables, plus
facile à identifier.
La maltraitance physique se reconnaît par
les traces qu'elle laisse sur le corps de
l'enfant : hématomes, brûlures, fracture, et
par l'intention effective de l'auteur
d'infliger un sévices pour se faire obéir,
pour dominer et maîtriser l'autre.
Malgré tout l'enfant va tenter de dissimuler
les traces de coups portés sur lui car il ne
supporte pas que l'on puisse voir son corps
meurtri. L'enfant ne souhaite pas montrer du
doigt l'auteur de ces violences surtout
quand c'est papa ou maman.
Les adultes doivent donc limiter le poids de
la parole comme unique indicateur de
souffrance. Il ne faut donc pas attendre que
l'enfant s'exprime pour agir !
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Les
violences sexuelles : |
Ce type de
violence revêt des formes diverses : de la
"haute criminalité" comme dans l'affaire Dutroux à des agressions beaucoup plus
légères, plus insidieuses, plus sournoises
mais tout aussi traumatisantes.
L'adulte maltraitant profite de sa position
de toute-puissance pour imposer à l'enfant
un autre langage, son discours, sa
domination en matière sexuelle. Il exerce
alors un abus d'autorité.
Aujourd'hui, c'est sur Internet que ce
développent ce type de criminalité (voir
pages consacrées à la pédophilie et à la
prostitution des mineurs en France).
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Les
violences psychologiques : |
Définir les
violences psychologiques est un exercice
compliqué. Pour une situation donnée, les évaluations peuvent être différentes. Il est
en effet très complexe de cerner cette forme
de violence car ce qui est ressenti à
présent comme une violence psychologique à
l'égard d'un enfant était vécu, il y a
encore cinq ou dix ans, comme un
comportement social normal d'éducation
stricte. Enfermer un enfant dans un placard
relevait d'un pratique éducative courante.
Aujourd'hui chacun s'accorde à penser que
c'est insupportable et qu'il s'agit d'un
violence psychologique. Les agressions
verbales, les dévalorisations systématiques,
les humiliations concernant leur niveau
scolaire, leur apparence, leur physique,
leurs capacités intellectuelles, bref tout
ce qui remet en cause leur intégrité font
partie des violences psychologiques.
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Qui
sont les auteurs ? : |
Pour prévenir
les diverses formes de maltraitance, il est
impossible de s'intéresser aux victimes sans
se préoccuper des auteurs.
La violence dont est victime l'enfant
maltraité est principalement exercée par une
personne de son entourage familier (membres
de la famille, éducateur, instituteur,
etc...). L'agression extérieure commise par
un individu étranger à l'univers affectif de
l'enfant reste rare.
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Les
enfants à risques : |
D'année
en année, le nombre d'enfants qui risquent
la maltraitance augmente. 97 % des départements
citent les carences éducatives comme premier
facteur de risque. Les conflits et séparations
familiales viennent en seconde position
suivi de près par les problèmes psychopathologiques
des parents (alcool, drogue...). Le chômage,
la précarité et les difficultés financières
représentent également un signal d'alerte
à ne pas négliger.
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Que
dit la loi ? : |
Pour les
professionnels, assistantes sociales,
éducateurs, médecins, instituteurs, le
principe du secret professionnel est défini
par les articles 226-13 et 226-14 du code
pénal. Cependant les personnes astreintes au
secret professionnel doivent toujours faire
part des mauvais traitements à l'égard des
mineurs de moins de 15 ans. La révélation du
secret dans ce cas est possible (article
226-14 du code pénal). Dans tous les cas
toute personne ayant connaissance de
l'existence d'un enfant maltraité ou supposé
l'être doit aviser les autorités médicales,
judiciaires ou administratives. Ne pas le
faire serait tomber sous la coupe de la non
assistance à personne en danger (article
443-3 du code pénal).
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La
parole de l'enfant : |
On dit les
enfants bavards, prêts à s'inventer des
histoires tant leur imagination est
débordante. Pourtant, il existe un domaine
où les enfants font attention à ce qu'ils
disent : celui des violences dont ils sont
victimes. L'enfant maltraité, silencieux, se
protège inconsciemment en gardant sous
silence les violences dont il est l'objet.
C'est pour mettre un terme à l'horreur vécue
qu'il se décide parfois à en parler. Ne pas
prendre ses propos au sérieux, c'est exercer
sur lui une nouvelle violence. Cependant,
certaines affaires récentes (Outreau par
exemple) ont remis gravement en cause la
prise en compte de la parole des enfants
dans le cas des maltraitances sexuelles.
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Il n'y
a pas de fatalité
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Lutter contre
les mauvais traitements, ce doit être
l'engagement de toute notre société.
Un système de protection judiciaire de
l'enfant en danger a été mis en place
progressivement. Cependant il est
extrêmement complexe.
Les efforts doivent se poursuivre notamment
par l'engagement encore plus grand des
acteurs sociaux et judiciaires. Pour
prévenir les risques de maltraitance envers
les enfants il est nécessaire également :
- pour les parents, de maintenir la fonction
parentale spécialement dans les périodes
sensibles de la vie familiale.
- pour tous les enfants améliorer leur
condition de vie, et promouvoir leur écoute
dans tous les lieux où l'on discute des
sujets concernant leur protection.
- pour les familles vulnérables, réduire
les facteurs de risques susceptibles de
générer de la maltraitance.
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