Appel de Bobigny
vers un grand projet national
pour l'enfance et la jeunesse
Bobigny - 18 Octobre 2010

Quelle
place et quels moyens veut-on donner à l'éducation dans
notre pays et en Europe ? Quel citoyen veut-on préparer ?
Quelle capacité à vivre ensemble dans une société solidaire
et plus juste voulons-nous forger ? Quelles connaissances,
quels savoirs, quelles compétences et quelles qualifications
seront indispensables aux jeunes pour cela ? Quelle place
auront-ils dans la construction de leur propre avenir?
Parents, jeunes, enseignants, universitaires, associations
complémentaires de l'enseignement public et d'éducation
populaire, professionnels des collectivités locales, élus
locaux, professionnels de la petite enfance et responsables
syndicaux, nous appelons à la mobilisation de tous autour de
l'éducation et de la formation, dès la petite enfance et
tout au long de la vie.
Au quotidien,
nous travaillons, innovons, cherchons des solutions
concrètes pour la réussite, l'épanouissement des enfants et
l'émancipation des jeunes.
Cela représente
une chance et des compétences, une énergie et une capacité
d'initiatives à mobiliser, indispensables à tout changement.
Malgré notre
engagement sur le terrain, des inégalités territoriales,
sociales et de genre, insupportables, subsistent dans
l'accès aux savoirs et à la formation ! Nous les refusons !
Nous refusons
aussi les reculs considérables qui sont annoncés.
Nous refusons le
statu quo !
Nous refusons les
querelles stériles opposant savoirs, compétences et
méthodes, sur la hausse ou la baisse du niveau des élèves ou
sur le refus de l'autorité.
Nous refusons la
mise en concurrence comme perspective et le pari sur les
logiques des rivalités individuelles et collectives.
Nous voulons
activer, au contraire, toutes les coopérations et
solidarités possibles.
Nous voulons et
nous pouvons nous appuyer, pour le transformer, sur le
service public laïque d'éducation de la maternelle à
l'enseignement supérieur et sur ses personnels, sur le
secteur de la petite enfance en pleine mutation vers un
véritable service public. Nous voulons évaluer les
expériences éducatives qui fonctionnent et les promouvoir.
Nous voulons et
nous devons nous appuyer sur la mobilisation des parents
dans une démarche de coéducation, sur tous les acteurs de
l'éducation populaire, du champ culturel et sur les
travailleurs sociaux, mais aussi sur les jeunes eux-mêmes.
Nous pouvons nous
appuyer sur des communes, des départements et des régions
assumant la priorité à l'éducation et engagés dans des
démarches de "territoires apprenants" ou de "villes
éducatrices" et mobiliser tous les acteurs du monde
économique et leur potentiel de formation et d'insertion en
relation avec le service public.
Le 21e siècle
sera celui de la combinaison de l'éducation formelle,
informelle et non formelle, celui du développement des
connaissances, des informations disponibles et des moyens de
communication. S'ajoutant aux inégalités sociales, les
premières inégalités seront celles de l'accès à toutes ces
sources de culture et celles de l'appropriation de ces
outils de communication.
La capacité à
créer, à innover, à imaginer doit être favorisée dans les
politiques nationales et locales d'éducation formelle et
informelle, de culture et de soutien aux pratiques
artistiques et sportives, d'information, de formation et de
recherche, de soutien à la vie associative.
Le 21e siècle
sera celui du développement durable et nous affirmons
l'urgence de la mise en oeuvre d'une éducation à
l'environnement et au développement durable accessible à
tous, permettant de s'impliquer dans la vie de son
territoire et qui donne les moyens de prendre des
initiatives et d'agir avec les autres.
Le 21e siècle
devra aussi être celui de la réconciliation entre
perspectives individuelles et collectives, entre
épanouissement personnel et intérêt général, entre diversité
culturelle et unité, celui du renforcement de la démocratie
et de la construction d'une société du mieux être, du mieux
vivre.
Tout projet
national pour l'éducation et la jeunesse devra intégrer ces
données en partie nouvelles.
Il devra garantir
le droit individuel à l'éducation, la formation et la
sécurité professionnelle tout au long de la vie. Nous avons
la responsabilité et le devoir de préparer progressivement
les enfants et les jeunes à être des acteurs conscients,
responsables et critiques de ces évolutions et de la
construction de leur avenir. Nous avons la volonté de les
consulter et les associer au sujet des projets qui les
concernent.
Nous proposons
donc une véritable politique publique de l'éducation à la
hauteur des enjeux démocratiques du 21e siècle et nous
appelons la Nation à se mobiliser pour les moyens de sa mise
en œuvre.
En effet la
France est loin du compte pour la part du PIB consacrée à
l'éducation et la jeunesse.
Nous proposons
dans cet appel de Bobigny des perspectives concrètes et
positives pour l'éducation, dès la petite enfance, autour de
5 objectifs prioritaires et d'un ensemble de propositions
qui sont la base d'un grand projet national pour l'enfance
et la jeunesse.
Cinq
objectifs prioritaires
Garantir dans le
respect de la laïcité le Droit à l'éducation pour chacun et
pour tous et donc l'équité dans l'accès à l'éducation et la
formation ; refuser toute discrimination, en dépassant le
droit formel à l'égalité des chances.
Définir un projet
éducatif global ambitieux pour l'enfance et la jeunesse sur
tous les temps et les espaces éducatifs et sociaux
articulant éducations formelle, informelle et non formelle,
dans un processus de formation tout au long de la vie
s'appuyant sur une formation initiale solide.
Promouvoir la
coéducation, la coopération éducative de tous les acteurs,
garantir la place et les droits des parents, des enfants et
des jeunes.
Mobiliser avec ce
projet éducatif global toutes les ressources éducatives des
territoires et de l'école, à travers l'articulation des
objectifs nationaux avec les projets éducatifs des
établissements d'enseignement et des institutions
culturelles publiques, et ceux des territoires.
Garantir à tous
les jeunes, à l'issue de la scolarité au collège, la
maitrise évaluée des éléments (connaissances, compétences,
savoir-être et savoir-faire) indispensables à l'accès et à
la réussite dans les enseignements diversifiés du lycée et à
l'objectif de 0 sortie du système éducatif sans
qualification reconnue, à l'accès à la citoyenneté.
Nous voulons
ainsi préparer l'avenir et contribuer à construire sur le
plan national une perspective éducative globale qui fait
défaut aujourd'hui. Nous lançons cet appel à la Nation et à
ses responsables politiques pour un grand débat national et
des engagements solennels avant les échéances nationales qui
détermineront l'avenir.
Nous soumettons
au débat cet ensemble de propositions transversales sur les
enjeux majeurs, comme première contribution au projet
national pour l'enfance et la jeunesse et à l'élaboration de
la loi d'orientation et de programmation pluriannuelle
indispensable à sa mise en oeuvre :
1.
Pour atteindre ces cinq objectifs
prioritaires, nous demandons une véritable priorité à
l'éducation reconnue dans une loi d'orientation et de
programmation pluriannuelle pour l'enfance et la jeunesse.
2.
Nous proposons ensemble la garantie du Droit à l'éducation
pour chacun. C'est-à-dire, pour l'État, une obligation de
moyens et de résultats de la maternelle à l'Université, avec
l'objectif prioritaire de permettre l'accès de tous les
jeunes aux connaissances, compétences, savoir-faire et
savoir-être indispensables dans notre société de la
connaissance.
3.
Nous proposons que le principe d'équité guide toutes les
décisions. Ceci nécessite des choix politiques en faveur des
territoires et des jeunes subissant aujourd'hui des
inégalités et des discriminations insupportables et en
faveur de l'école et du collège. Cela exige que l'État joue
tout son rôle de garant de l'équité à travers des mécanismes
de péréquation entre territoires et oriente d'abord les
moyens supplémentaires vers l'école primaire et le collège.
4.
Cela exige d'abord d'affirmer les missions et le
développement sur l'ensemble du territoire d'un service
public de la petite enfance. Dans ce cadre, l'école
maternelle doit être confortée dans ses missions et sa
spécificité, dès 2 ans pour les enfants dont les parents le
souhaitent. La transition avec les autres structures de la
petite enfance, assurée notamment par des classes
passerelles associant des professionnels de la petite
enfance, des collectivités locales et de l'éducation
nationale, doit être favorisée. La petite enfance doit être
exclue du champ de la concurrence et de la mise en œuvre de
la directive européenne "services". Une charte doit garantir
la qualité et la dimension éducative de l'accueil de la
petite enfance
5.
Cela exige ensuite que l'école
primaire et le collège permettent à chaque jeune de disposer
à la fin du collège des éléments indispensables pour pouvoir
choisir et construire son avenir et la poursuite de sa
formation. En effet, le collège n'est pas une fin en soi. Et
une place plus importante devra notamment être accordée à
l'éducation artistique, l'éducation physique et sportive,
l'éducation à la citoyenneté, l'enseignement des langues et
la maitrise des outils informatiques et de communication et
de leurs usages, qui contribuent à la réussite et
l'épanouissement de tous les enfants et qui constituent une
part importante de la culture des jeunes. Pour cela, le
travail en équipe, des formations initiale et continue
rénovées pour tous les professionnels de l'école et en
particulier les enseignants, la construction de projets
éducatifs globaux sur tous les temps et espaces éducatifs de
l'enfant, le respect de ses rythmes de vie et
d'apprentissage sont indispensables.
6.
Une attention particulière devra être
accordée, avec la participation des parents, aux moments
délicats de transitions, parfois vécues comme des ruptures -
à l'entrée en maternelle, de la grande section au CP, du CM2
en 6e, de la troisième à la seconde - en réalisant des
projets communs et des coopérations entre enseignants des
écoles et des collèges, des modules de formation communs,
des liaisons inter cycles développées, un suivi et un
soutien spécifiques pour les enfants en difficulté.
7.
Pour améliorer les rythmes de vie et de travail des enfants
et des jeunes, très rapidement il faut un cadre national,
décliné dans les projets éducatifs de territoire et les
projets éducatifs d'établissement. Il doit prendre en compte
les préconisations de l'Académie de médecine à propos de
l'école primaire. Il faut donc alléger la journée et adapter
le travail scolaire aux temps favorables aux apprentissages,
alterner et équilibrer dans la journée les différentes
formes de regroupement, les différentes activités et
disciplines, les formes de travail, garantir la pause
méridienne, refuser la semaine actuelle de 4 jours et
prioriser un rythme annuel alternant 7 semaines scolaires et
2 semaines complètes de vacances intermédiaires, définir un
volume annuel d'heures d'enseignement. Ce cadre national
doit préconiser l'articulation des temps éducatifs et
sociaux, leur mise en cohérence et la coopération éducative
de tous. La conférence nationale sur les rythmes, convoquée
par le Ministère à l'initiative de partenaires des Assises,
doit commencer par acter ce cadre national pour ne pas
reporter les premières décisions. Elle doit permettre
ensuite de travailler avec tous les acteurs concernés pour
dépasser les conflits d'intérêts et définir les moyens de sa
mise en œuvre.
8.
La définition et l'impulsion d'un véritable projet éducatif
d'école ou d'établissement et d'équipe nécessitent
l'implication et la coopération éducative de tous les
adultes, professionnels et parents, partenaires associatifs
de l'éducation populaire, du sport et de la culture du
territoire, la logique de coéducation et l'évaluation
partagée de ce projet. Les écoles primaires et les
établissements devront prendre en compte ces objectifs et
cette dynamique nouvelle dans leur structure et leur
fonctionnement, dans le respect des cadres nationaux. Les
enfants et les jeunes doivent être impliqués dans cette
démarche.
9.
Un contrat de confiance entre la Nation et les
professionnels de l'école, en premier lieu les enseignants,
doit garantir leur autonomie professionnelle, définir leurs
missions et leurs objectifs et les reconnaitre dans la
redéfinition de leurs services, incluant la formation
continue, la recherche action et le travail en équipe dans
le respect de leurs statuts nationaux et de leurs conditions
de travail. Cela exige notamment de garantir une véritable
formation initiale et continue des enseignants à la hauteur
des enjeux. Ce n'est pas le cas de la réforme actuelle qu'il
faudra remettre à plat.
10.
L'École est une institution de la République à la base du
système éducatif et du Vivre ensemble et joue un rôle
irremplaçable dans l'éducation formelle. Ses missions
doivent être confortées dans le cadre d'un service public
amélioré. Mais, elle ne peut pas tout faire et tout
compenser. L'éducation et l'accès aux connaissances se
jouent aussi en dehors de l'École. Il faut donc assurer la
cohérence éducative entre tous les acteurs, y compris les
parents, concernés par cette dynamique co-éducative. C'est
pourquoi nous soutenons l'incitation au développement et la
reconnaissance nationale par la loi des projets éducatifs de
territoire, souples, coordonnés le plus souvent par la
commune ou l'intercommunalité selon leur taille et leur
capacité à mobiliser les ressources éducatives du territoire
et tous les acteurs. Ils doivent s'articuler avec les
projets des établissements et fonctionner sur la base d'un
diagnostic partagé, de la coproduction du projet et de son
évaluation régulière. Un fonds national de soutien et de
péréquation, accompagné par la CNAF pour les temps "péri
scolaires " et "extra scolaires", doit soutenir ce
développement.
11.
Les associations d'éducation populaire et complémentaires de
l'école doivent donc voir leurs missions de service public
et le respect de leurs projets propres reconnus dans la loi
d'orientation et soutenus à travers des contrats d'objectifs
et de moyens pluriannuels avec l'État et les collectivités.
Ces missions doivent échapper à la mise en concurrence et à
la marchandisation dans la mise en œuvre de la directive
européenne "services".
12.
Les parents sont tout à la fois les responsables légaux de
l'éducation de leurs enfants, des usagers du service public
d'éducation, des acteurs de la coéducation et de la vie de
l'école, des citoyens qui ont leur mot à dire sur les
objectifs et le fonctionnement du service public. Les
parents ont un droit à l'information, à la participation aux
décisions concernant leurs enfants, à leur représentation
dans les instances de l'établissement, du projet éducatif de
territoire et de tous les niveaux du système éducatif. Ces
droits, individuels et collectifs doivent être reconnus par
tous les acteurs de la communauté éducative au quotidien et
à travers leurs associations représentatives.
13.
C'est aussi pour les enfants et les adolescents un Droit
individuel et collectif qui commence par l'accès sans
discrimination au service public, à l'École publique du
Vivre ensemble. Ce droit n'est pas garanti partout et pour
tous aujourd'hui. C'est la première priorité de tout projet
national pour l'éducation et la jeunesse. Cela passe aussi
par le respect du principe de gratuité de la scolarité
obligatoire. Il doit se traduire, dans la proximité du
domicile, par des écoles et collèges de secteur dont le
fonctionnement, les professionnels qualifiés, les
équipements et les locaux, la vie quotidienne et les
rythmes, le bien-être, le respect de la laïcité garantissent
l'équité de traitement entre tous les enfants. Il passe à la
fois par le maintien d'une sectorisation pour viser partout
la mixité sociale, mais aussi et surtout par des garanties
sur les conditions d'étude et de vie scolaire, par des
modalités et des méthodes pédagogiques actives et
diversifiées et prenant en compte un accompagnement
individualisé en cas de difficultés, par une attitude de
bienveillance et de respect mutuels avec les adultes, par la
prise en charge à l'école du temps de travail personnel pour
une véritable équité, une égalité réelle des droits. Cela
concerne bien sûr les enfants et les jeunes en situation de
handicap.
14.
L'égalité des chances est basée sur un quiproquo. C'est un
modèle de justice auquel on est très attaché en tant
qu'individu, mais qui ne crée pas forcément une société «
juste ». Si on développe l'égalité des chances uniquement
pour accéder aux meilleurs établissements, on développe un
modèle basé sur la compétition. Et dans les compétitions, il
y a des vainqueurs et des vaincus. L'école républicaine doit
être celle de l'égalité réelle des droits entre tous les
élèves. Elle doit viser à la réussite de tous, dans un
esprit de solidarité, de coopération et non de compétition.
La question de l'évaluation des élèves doit être posée
clairement, avec l'objectif d'améliorer la réussite de tous.
L'évaluation doit valoriser les progrès, la réussite,
l'engagement et l'effort plutôt que sanctionner l'échec.
Elle doit prendre en compte l'erreur comme une étape de la
construction du savoir. Cela nécessite une réflexion et un
changement sur le sens et les modes d'évaluation, une
formation adaptée des enseignants mais aussi une
sensibilisation des familles. Cela exige de faire prévaloir
l'organisation et la logique des cycles et donc d'en finir
avec la logique des redoublements, en adaptant la durée de
chaque cycle en prévoyant des modalités d'aide et
d'accompagnement individualisés.
15.
La loi a défini le triple objectif d'atteindre 0% de sortie
sans qualification après 18 ans, d'amener 80% d'une classe
d'âge au baccalauréat et de 50% au niveau licence. Nous
lançons un appel solennel pour en finir avec les sorties
sans qualification reconnue. Après l'école primaire et le
collège de la scolarité obligatoire, qui ne sont pas une fin
en soi, les adolescents doivent se voir garantis la
poursuite d'une formation de qualité, l'accès à
l'enseignement supérieur ou à une qualification reconnue.
16.
Cela exige d'abord la démocratisation du lycée après la
massification des trente dernières années. Cela exige la
refondation du lycée avec la diversification des durées et
formes des séquences et la mise en cohérence, le
rééquilibrage de toutes les disciplines, un véritable
dispositif d'aide et d'accompagnement individualisés pour
prévenir l'échec et éclairer les choix de l'orientation,
l'adaptation des locaux et des espaces, tant au travail en
groupes et en ateliers qu'au travail personnel. Cela exige
le respect des rythmes de vie et d'apprentissage des jeunes
et d'une véritable pause méridienne. Cela exige le refus
d'une hiérarchie des filières et des savoirs et une
revalorisation des enseignements technologiques et
professionnels, ainsi que des passerelles garanties entre
les filières. Cela suppose aussi d'ouvrir chaque lycée sur
son territoire et d'en faire en dehors des horaires
scolaires une maison de la culture et de l'éducation
informelle et non formelle. Cela pose enfin la question de
l'allongement et de la diversification après 16 ans de la
scolarité obligatoire comme obligation de moyens de l'État
et comme formalisation des objectifs de 80% au bac et 0% de
sortie sans qualification reconnue.
17.
Cela exige aussi la construction progressive d'une
orientation ambitieuse et d'une éducation aux choix pour
tous les jeunes et le refus des orientations précoces. Pour
garantir une orientation construite avec le jeune et ses
parents, le service public d'orientation doit être renforcé
et garanti avec tous ses professionnels dans les lycées, les
collèges et les CIO, sans le restreindre à l'usage
d'Internet et de bases de données. Il convient d'articuler
ce service centré sur l'orientation des élèves et des
étudiants avec le service centré sur la formation
permanente, l'aide à l'insertion et la VAE, dans un grand
service public de l'orientation tout au long de la vie. Il
doit travailler avec toutes les instances et structures du
service public de l'emploi et de a formation initiale et
continue, du service public national et des services publics
régionaux de formation professionnelle, avec les instances
et structures paritaires. Cela exige que l'offre de
formation des établissements d'un même bassin ne soit pas
définie uniquement en fonction des besoins locaux et soit
coordonnée pour équilibrer ensemble la carte scolaire de
leur secteur, en relation avec les régions. Il est de la
responsabilité du ministère de l'Éducation nationale de
garantir un encadrement législatif et règlementaire de
l'ensemble des formations initiales et en particulier de la
formation en alternance et de l'apprentissage après 16 ans,
la qualité des formations et le respect des droits des
jeunes.
18.
De plus, les jeunes seront tous confrontés à une évolution
plus rapide des métiers et à une plus grande mobilité dans
l'emploi et plus globalement à une évolution très rapide des
connaissances et des sociétés. Cela exige d'anticiper sur
l'articulation entre formation initiale solide et formation
tout au long de la vie et de prévoir des modalités de
reconnaissance dans les garanties collectives, de
certification et d'évaluation des compétences et des acquis
de la formation continue qui prolongent et complètent la
certification initiale, mais aussi valident les acquis de
l'expérience. Il s'agit ainsi de favoriser la promotion
sociale et la sécurité professionnelle. Dans cette
perspective large de qualification permanente des personnes
et du point du vue de l'emploi, l'idée d'un service public
de formation professionnelle, unifié dans ses objectifs
d'accès de tous et de chacun à la qualification et à la
sécurisation des parcours, mais diversifié et partenarial
dans ses modalités d'exercice, mérite à l'évidence d'être
approfondie pour articuler service public national de
formation professionnelle, services publics régionaux et
dispositifs paritaires et de transition professionnelle.
Pour nous, ce
projet concerne tous les citoyens.
À travers
l'avenir de la jeunesse, c'est celui du pays qui se joue !
Les premiers signataires :
FCPE , CGT, CFDT ( avec le SGEN–CFDT et la FEP-CFDT ), UNSA
(avec UNSA-éducation, le SE-Unsa, le SEP-Unsa ), FSU ( avec
le SNUipp, SNES, SNEP, SNUEP-Fsu , Unef, UNL , CEMEA,
CRAP-Cahiers pédagogiques, GFEN, ICEM, Ligue de
l’enseignement, FRANCAS, Eclaireurs de France, Mouvement
rural de jeunesse chrétienne,ATD Quart Monde, DEI
-France,OCCE, Association de la fondation étudiante pour la
ville, Association nationale des directeurs de l’éducation
des villes, Réseau français des villes éducatrices, la quasi
totalité des associations d’éducation populaire et
complémentaires de l’enseignement, des mouvements
pédagogiques, les 80 villes du Réseau français des grandes
villes éducatrices…
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